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Lacs du Queyras

De tous temps, il existe deux sortes de montagnards : l’homo vertigo et l’homo lacustris, les conquérants et les poètes, ceux des sommets et ceux des lacs. Pour ces derniers, inutile de partir à la frontale au milieu de la nuit, de porter des sacs d’un demi-quintal et de subir le trouble du vertige… Ces amoureux des lacs se contentent d’un tapis mêlé de linaigrettes et de rubaniers, d’une grenouille rousse posée sur un rocher, du reflet de la crête dans le miroir des eaux. Ceux-là trouveront au Queyras, sinon leur paradis, au moins leur Parnasse, la montagne mythique des poètes.

Il existe une trentaine de lacs dans le Queyras. Si certains se réduisent à une flache à la fin de l’été, tous, à l’exception de la picrocholine retenue d’eau de la Maison du Roy, sont restés sauvages : trop petits, trop hauts ou trop éloignés, pour être mis en esclavage et fournir l’indispensable électricité à l’homme moderne!

Si certains lacs ont été créés par un verrou rocheux et d’autres par des moraines frontales, tous sont les témoins de l’ancienne activité glaciaire du Queyras qui a modelé le paysage. Le lac Miroir, proche de Ceillac, et le lac forestier de Roue, proche d’Arvieux sont les plus accessibles. Les randonneurs un peu plus aventureux préfèreront peut être les lacs éloignés des sentiers battus comme le bien-nommé lac de l’Ascension, accessible après une dénivelée de 1400 mètres ! Plus à l’Ouest, surplombant Aiguilles, les trois lacs de Malrif sont un superbe belvédère sur la vallée de Ristolas et au delà sur la pyramide noire du Viso. Le Petit Laus est le moins visité mais le plus sauvage, le plus évocateur…  Alors qu’une famille de lagopèdes, dérangés par un renard, fait un départ canon, un subtil parfum exhale des rochers proches de la crête,: artemesia spicata… Mais Chut…

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