Salzbourg
Bayreuth et Wagner, Milan et Stendhal, Venise et Vivaldi, Salzbourg et… Mozart ! Il y a comme cela des couples que rien ne saurait plus séparer. Salzbourg n’est pourtant pas née en 1756. Ses racines profondes s’enfoncent dans le temps jusqu’au néolithique, aux temps des Celtes et des Romains qui exploitèrent très tôt ses mines de sel (Salzburg = Le château du sel) indispensable à la conservation de la viande.
La ville, mentionnée sur les cartes depuis le VIIIe est restée, jusqu’aux guerres napoléoniennes, sous l’autorité de princes-archevêques. Depuis les remparts de la forteresse, on domine ainsi un dédale de rues étroites, une forêt de flèches gothiques et de dômes baroques, trait d’union entre les époques et les cultures latines et germaniques.
L’image de Mozart dans la ville est omniprésente. Qu’aurait pensé Wolfgang Amadeus de l’exploitation effrénée que font les élus et les commerçants de son nom ? Passent encore les festival Mozart et les bustes de plâtre, made in China. Mais ne se retournerait-il pas dans sa fosse commune en voyant des décapsuleurs de bière à son effigie, des bonbons Mozart ou même les fameuses Mozartkugel : des boules de chocolat enrobé autour d’un noyau de massepain à la pistache, au goût un peu écoeurant ?
Oui, que penserait l’enfant prodige et prodigue qui, pendant des années a tout fait pour s’échapper de sa ville natale et qui fut congédié par le Prince-Archevêque de son poste de Konzertmeister pour avoir tenu des propos insolents ?
Oublions ces vieilles querelles ! Aujourd’hui, Salzbourg se veut LA capitale de la musique classique. Il existe de bien pires choix ! Le soir, la ville revêt ses plus beaux atours. Des élégantes en robe de soirée et talons hauts, musiciennes ou spectatrices, jouent aux équilibristes entre les pavés de la vieille ville. Au coin de la rue, un orchestre de jeunes régale les passants d’une symphonie concertante.