Scandola - Et quand vient le soir…
Le dernier phoque moine de Corse a été aperçu en 1970 sur les roches rouges de Scandola. On dit que les pêcheurs au filet, lassés des dégâts causés par le vorace pinnipède, ne sont pas étrangers à cette extinction. Créée en 1975, la réserve naturelle arrive quelques années trop tard. D’ailleurs, pour le coup, ce sont les pêcheurs professionnels qui ont vu leur disparition prochaine avec ces nouvelles restrictions !
Depuis, ils ont compris, que la réserve était la meilleure garantie pour leur assurer une ressource durable. Les herbiers de posidonies, les gorgones et les coraux se sont ainsi développés au profit des murènes, rascasses, daurades et mérous… Un peu plus au large, croisent à nouveau thons, espadons et dauphins ! Cette partie maritime de la réserve, facilement accessible depuis Porto ou Girolata, reste cependant bien fragile. En saison, la petite réserve intégrale à la pointe de Gargali, — interdiction de plonger et de mouiller — est sillonnée quotidiennement par des centaines de voiliers, pneumatiques et « promène-couillons », comme on dit dans le Midi. Si le spectacle sous-marin est permanent, aigles pêcheurs, puffins et cormorans nous offrent un show aérien, à peine troublé par le passage de rapaces descendus de leurs montagnes. A Punta Palazzu, les vagues baignent de remarquables orgues volcaniques où les roses et les oranger des rhyolites alternent avec les coulées grises de basalte…
Et quand vient le soir, alors que le soir flamboie, on voit rejaillir le feu de l’ancien volcan de la chanson, qu’on croyait trop vieux.