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La Pêche à pied

Pendant des siècles, cette pêche fut avant tout celle des femmes, des enfants et de ceux qui n’avaient ni bateau, ni terrain à cultiver… Après tout, les rochers, le sable et la vase sont à tout le monde ! Une paire de bottes ou de sabots suffit… Ils ne sont plus les seuls aujourd’hui, rejoints par les vacanciers qui eux-aussi vivent au rythme de la « sainte tablette » : l’annuaire des marées, et attendent, comme une divine Pâques, la grande marée. Alors, dès l’aube, ils partent en rangs joyeux… A chaque territoire, sa cible, sa méthode et ses outils…

 

Un petit cercle de vase trahit la présence de la coque, deux petits trous accolés, la précieuse palourde, un orifice d’une demi-centimètre, le mystérieux couteau. On le pêche avec…  une boite de sel fin ! Le trou repéré, on dépose deux ou trois pincées de sel sur le trou et on humidifie le tout. L’animal titillé, croyant la marée arrivée, sort alors la « tête », puis sa coquille comme un périscope. Vite ! Il faut le saisir avec célérité et délicatesse avant qu’il ne replonge dans le sable. Pour les étrilles et les crevettes, on se contentera d’une tactique primaire : ratisser le fond avec une épuisette à fond plat. Les plus téméraires délaisseront la vase et les sable, l’épuisette et la boîte à sel, pour rejoindre les rochers recouverts d’algues et chercher le tourteau ou même le homard. L’activité n’est pas sans risque car, il faut, souvent à l’aveuglette, fouiller de profondes cavités à la main à la portée des redoutables pinces… Certains s’équipent même de gants de boucher en côte de maille !

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