Scandola - Aéronavale et Armée de l'Air…
1975… André Jarrot, un ancien champion de moto, éphémère ministre « de la Qualité de la Vie », décrète la création de la réserve naturelle de Scandola. Trop tard pour Monachus monachus. Pollution, surpêche, sur-fréquentation… Le phoque moine disparaît de la presqu’île et de la Corse pour longtemps. Quarante après, il n’est toujours pas de retour dans les eaux limpides de Scandola. Peut-être préfère-t-il les côtes libyennes aux eaux claires de Scandola ? Un peu maso le pinnipède !
Les pêcheurs locaux ont bien cru, eux aussi, qu’ils allaient disparaître avec cette réserve naturelle qui réduisait leur territoire. Ils ont compris, depuis, qu’elle était leur meilleure garantie pour assurer une ressource durable. Les herbiers de posidonies, les gorgones et les coraux se sont ainsi développés au profit des murènes, rascasses, daurades et mérous… A peine peu plus au large, croisent à nouveau thons, espadons et dauphins…
Malgré les interdictions de mouillage et de prélèvement, cette partie maritime de la réserve, facilement accessible depuis Porto ou Girolata, reste cependant bien fragile. En saison, la petite réserve intégrale à la pointe de Gargali, est sillonnée quotidiennement par des centaines de voiliers, pneumatiques et « promène-couillons », comme on dit dans le Midi.
A terre, le maquis, l’absence de sentier et la raideur des pentes sont les meilleures défenses de cette nature débridée… On y rencontre des troncs d’arbousier, gros comme des pattes d’éléphant !
Plus haut, dans les airs, l’Aéronavale : balbuzards, puffins et cormorans huppés cohabite avec l’Armée de l’Air : faucons pèlerins et gypaètes barbus. Et quand vient le soir, alors que le soir flamboie, on voit rejaillir des roches rouges le feu de l’ancien volcan de la chanson, qu’on croyait trop vieux.