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Saint Véran

« La plus haute commune d’Europe… Là où les coqs picorent les étoiles… » Les clichés habilement confectionnées par les spécialistes de la Com surgissent automatiquement dès que son nom est prononcé. Mais Saint Véran vaut bien mieux que cela !

            Le Queyras  a survécu par miracle à la folie de l’or blanc qui a défiguré tant de nos montagnes et de nos vallées ! On le doit, sans doute, à un esprit visionnaire : Philippe Lamour, maire de Ceillac de 1965 à 1983, mais aussi à l’éloignement du massif.   Saint Véran, comme Ceillac ou Abriès, a su ainsi prendre le virage de l’économie agro-pastorale au tourisme, sans perdre trop de son âme. Ici, les perchmen sont avant tout bergers ou apiculteurs et  les moniteurs charpentiers… L’hiver, les étables fumantes répandent encore leurs chaudes et épaisses odeurs dans les rues du Villard.

            Nul besoin de marché de Noël ! Saint Véran, avec ses cadrans solaires, ses fustes en bois de mélèze, ses croix de Mission et de Passion est un village pour les enfants et ceux qui ont gardé leurs yeux d’enfants ; ceusses, comme on dit là-bas, qui ont oublié leurs montres pour se laisser guider par le soleil quand il fait sa roue entre Château Renard et le col des Estronques. Tout n’est pourtant pas idéal dans ce dernier village d’irréductibles Gaulois. La boulangerie a fermé depuis longtemps et l’épicerie vient de baisser le rideau. Les carcasses de bagnoles rouillées s’entassent le long de la route, les prix de l’immobilier se sont envolés… Mais, la magie opère toujours, en toutes saisons, à peine dépassé la Demoiselle Coiffée entre Ville-Vieille et Molines. Les mélèzes qui prennent leur livrée dorée pour un hiver qui ne vient toujours pas. Les hommes qui reviennent fourbus de la chasse au chamois. Les départs aux aurores pour une rando au Longet. La dernière perche du Grand Serre pour une ultime descente sauvage dans la poudre au soleil couchant, avant d’aller boire une Tourmente à La Marmotte, le bar emblématique des petits et des grands…

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