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Jeudi de l’Ascension…

 

Quelle meilleure façon de fêter cette journée que de faire justement, en cette fin de printemps, l’ascension d’un beau sommet, une belle course de neige, aérer son piolet et ses crampons!

Hélas, plutôt que de partager une belle journée de montagne avec des amis, me voilà entravé, le portable sur les genoux à faire mon pensum annuel : ma déclaration d’impôt. Le tout, au son des flics et des flocs d’une pluie froide qui s’abîme sur les fenêtre.

 

En ce « jour plus triste que les nuits, alors qu’un ciel bas et lourd pèse comme un couvercle », Alors que je viens de remplir la case BK de la rubrique 4, mon esprit s’évade vers d’autres rivages…

 

Ceux de l’enfance, alors que j’étais un tendre enfant de chœur. Un vrai, avec aube blanche, encensoir, clochette et tout le tralala. Pour tout dire, je n’étais guère assidu, préférant les courses dans les collines du Vercors et du Trièves aux psalmodies de notre curé.

Parmi les fêtes religieuses, je craignais avant tout le Mercredi des Cendres, le prêtre traçait une croix sur mon front avec de la cendre en récitant d’une voix caverneuse ce verset de la Genèse (3, 19): « Souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras en poussière. » Cool ! Mais à tout prendre, je préférais les « Tournicoti, Tournicoton » du manège enchanté!

 

Mon formulaire finalement rempli, après moult soupirs, j’entame, toujours au son de cette pluie qui n’en finit pas, la lecture de « Terre de France » de Charles Frankel, géologue et spécialiste du système solaire. Le livre commence fort : « Imaginez que l’histoire de l’Univers nous est contée dans une encyclopédie en 30 volumes de 450 pages chacun (…) Chaque page de cette encyclopédie raconte 1 million d’années de son histoire (…) Quant à nos trois siècles d’ère industrielle, ils tiennent dans la dernière lettre du dernier mot ».

Et moi là dedans ? A peine le tiers d’une lettre… Une virgule peut être ? Une chiure de mouche ? « Tu es poussière… »

 

Ouf, demain je retourne au bureau !

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