Munich
Les montagnes plates étant les moins pentues et donc les moins pénibles, les montagnards ont construit leurs capitales, comme Munich ou Grenoble, dans de mornes campagnes… Mais, la nostalgie des cimes n’étant jamais loin, les Bavarois ont élevé les deux tours de leur cathédrale Notre-Dame à 99 mètres pour pouvoir admirer les premiers sommets alpins. Non loin de là, sur la Marienplatz, le Nouvel Hôtel de Ville, construit à la fin du XIXe, s’est donné un look résolument gothique avec ses piercings et ses tatouages. On lui a même installé, en souvenir d’un moyen-âge imaginaire, un carillon animé qui fait la joie des touristes américains, habitués aux Walt-disnéries.
A défaut de Blanche-Neige, les visiteurs peuvent compter sur la bière blanche pendant la Fête de la bière (que les Munichois appellent Wiesn) qui se déroule de la mi-septembre aux premiers jours d’octobre. Elle est souvent décrite en termes statistiques : 6 millions de visiteurs, 7 millions de litres de bière, ce qui ne fait jamais que l’équivalent d’une piscine de 200 mètres de long !
Munich, la provinciale, la catholique s’est transformée depuis les années quatre-vingt, grâce à Siemens et BMW, en un centre économique opulent, à la richesse parfois ostentatoire. On peut la préférer plus discrète et y aller pour ses musées, sa vie musicale (Richard Wagner y a séjourné deux ans, Richard Strauss y est né à la même époque) ; ou bien pour son grand Jardin Anglais planté le long de l’Isar qui coule des Alpes vers le Danube et la Mer Noire. Les cendres de certains dignitaires nazis exécutés à Nuremberg y furent répandues dans ses eaux tourbillonnantes ! Cela n’impressionne guère les jeunes surfers urbains qui, au sortir d’un pont, alignent les pirouettes sur une vague géante…