Postcolonial Trekking
Lecture à retardement du numéro de Juin de Trek Magazine. Mon regard s’arrête sur un titre accrocheur : « Le Trek est-il postcolonial ?» : interview d’un historien, professeur d’université. Enfin du pensé, du solide, du profond sur un sujet qui nous interpelle!
Las, mon enthousiasme s’évanouit, après quelques lignes définitives comme celles-ci :
- « Oui, je crois que le tourisme ethnique est l’un des symptômes de l’individuation en Occident »
- « La rencontre est … bordurée par ce cortège de représentations qui permet d’avoir cette représentation d’extériorité »
-« Le problème de cette toute puissance de l’individu occidental, c’est qu’elle constitue l’une des conditions pour que se prolonge le rapport asymétrique, évidemment »
A lire cette prose, je ne peux que me féliciter d’avoir abandonné toute velléité de carrière académique… Mais ce qui m’épate le plus, c’est le : « évidemment » !
A cette potion de « prêt à penser », je préfère encore mon ignorance et mes interrogations !
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Où commence et où finit la symétrie, et l’asymétrie des rapports humains?
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Puisque nous sommes tous différents (enfin, je crois), cette symétrie est-elle même envisageable au sein d’un même groupe ethnique ou culturel ?
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Le randonneur allemand ou hollandais qui fait le tour du Queyras, « évidemment » posté dans un rapport asymétrique avec les locaux, est-il donc vaguement colonialiste ?
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Faut-il réarmer la ligne Maginot ?
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Et Quid du touriste chinois, néo-colonialiste, qui prend l’air de la Seine sur un bateau-mouche ?
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Et Quid de la mouche ?
A trop séjourner dans la haute atmosphère, il y a risque d’hypoxie. Je propose ainsi à notre chercheur en pataphysique de redescendre à notre niveau, celui des humbles pioupious à sac à dos. Je suis persuadé qu’après une bonne marche d’oxygénation, les symptômes du MAM disparaîtront et que nous arriverons à nous comprendre.