Qui suis-je ?
« Le secret pour récolter la plus grande fécondité, la plus grande jouissance de l’existence, consiste à vivre dangereusement. »
(Le Gai Savoir, Friedrich Nietzsche)
Le philosophe au marteau propose que la vie se reproduit à l’identique, éternellement. Cette idée d’un mouvement perpétuel semble, a priori, absurde. Mais qu'importe!
Seule compte la morale de l’histoire : si notre vie se répète à l’infini, alors, plutôt que de pleurer les inévitables chagrins de celle-ci et chercher à éviter les épreuves en se satisfaisant d’un bonheur commode de bourgeois ou d'esclave, la seule attitude possible consiste à vivre pleinement le présent, de face, sans regrets… dangereusement.
L'éternel retour
Mes premiers souvenirs sont les champs de neige et les Grands Crêts d'un Vercors encore marqué par les stigmates de la Résistance… Un environnement propice au développement de mon caractère indépendant et aventureux. J'y ai vécu libre avec Philippe, mon frère ainé.
Cet âge d'or prit brutalement fin lorsque nos parents nous mirent en pension à Grenoble au collège de l'Aigle alors que je n'avais que sept ans. Enfermé das un monde borné de hauts murs, j'étais résolu à grandir vite afin de regagner ma liberté…
Mon enfance
Sans transition… Pensionnaire d'un collège religieux grenoblois, je me retrouve sur les bancs d'un lycée mixte de Saint Raphaël !
Dans cette partie de la Côte d'Azur, restée alors miraculeusement à l'écart des bétonneurs et des élus corrompus, le massif de l'Estérel était une Terra incognita où l'on ne s'aventurait qu'avec un coupe-coupe ou au moins un sécateur…
Tout en regrettant l'absence de "vraies montagnes", j'ai trouvé sur ce rivage méditerranéen, bien d'autres occasions de m'épanouir en pratiquant la chasse sous-marine, la voile et l'athlétisme avec passion.
Un nouvel âge d'or…
Persuadé de détenir les clés de mon destin, j'étais décidé à devenir pilote de chasse… ou poète maudit.
Une hésitation qui m'a peut être empêché de devenir l'un ou l'autre?
Je suis devenu ingénieur par dépit… et n'ai publié qu'un recueil
de poésies tiré à 500 exemplaire que quelques âmes charitables ont bien voulu acheter à défaut de le lire. Mais de là à être maudit !
C'est aussi le temps de la première déception amoureuse, celle que l'on croit définitive…
Les voyages lointains, la découverte de la plongée profonde et, enfin, ma rencontre avec Birgit,une pianiste-concertiste allemande, m'ont sauvé d'un spleen grandissant.
La vie reprenait son cours aventureux…
Devenu jeune ingénieur-plongeur à la Comex en charge de projets de Recherche et Développement, la passion du vol ne m'a pas abandonné.
J'ai donc appris à voler en aile delta. Il me semblait que ces hommes volants, un peu bohèmes, revenaient aux sources de l'aviation, celles de Léonard de Vinci et de Lilienthal. L'objectif n'était plus de rallier Paris à New-York en suivant les consignes d'un contrôleur aérien ou d'un calculateur de vol, mais de voler comme un oiseau.
Dix années de suite, sans jamais me lasser, j'ai volé, volé et volé encore: une passion amoureuse quasi-exclusive, un amour vache parfois toxique à coup de petites et grandes frayeurs, de petites et immenses peines.
Pilote de chasse ou… Poète maudit ?
Voler envers et contre tout
L'adolescence
Loin de mes rêves d'enfant, je suis devenu "manager" comme on
dit …
Parce qu'il faut bien vivre, parce que, même si cela fait sourire
certains, l'entreprise, c'est aussi une aventure humaine,
avec ses équipes, ses incertitudes et ses découvertes, mais aussi
le "sérieux" de la sanction en cas d'échec.
J'ai appris, enfin je crois avoir appris, à vivre avec le stress et le
poids des responsabilités quand on sait qu'une bonne ou une
mauvaise décision aura un impact direct sur les finances de
l'entreprise mais plus encore sur l'avenir de ses camarades.
Cette "vie cravatée" m'a aussi permis de voyager dans le monde
entier, de découvrir d'autres cultures, même si parfois mon horizon
se limitait aux hôtels d'aéroport et aux salles de réunion.
La vie cravatée
Après plus de vingt ans de vie cravatée, la Côte d'Azur étant définitivement massacrée, j'ai décidé de revenir à mes chères montagnes et passé mon diplôme d'accompagnateur en montagne.
Je suis bientôt devenu directeur général et associé du groupe Allibert-Trekking. Pendant près de dix ans, avec une équipe de passionnés, nous avons transformé cette société familiale, à l'équilibre incertain, en une entreprise innovante et florissante.
Croyez-moi… "Guides par Passion", ce n'était pas bidon!
Les associés-fondateurs arrivant à l'âge de la retraite, nous avons alors vendu l'entreprise au groupe Voyageurs du Monde, persuadés qu'ils sauraient maintenir le souffle qui nous animait…
Retour aux montagnes
L'écriture me travaille le corps depuis… que j'ai l'âge de lire et écrire.
Premiers poèmes alors que je jouais encore aux billes.
Premiers encouragements de mon professeur de français de Cinquième, monsieur Gullon, mais surtout, rencontre avec Françoise Falcou, ma prof de français de Troisième, puis de Première. Celle-ci m'a fait découvrir Nerval, Baudelaire et Verlaine
mais aussi les surréalistes. Surtout, j'ai compris avec elle, que l'écriture pouvait devenir un formidable outil d'exploration intérieure…
Depuis, je n'ai jamais cessé d'écrire, même si, pendant des années, hormis Hotchkiss 733 et quelques chroniques et articles pour des revues: Océans, Vol Libre Magazine, Trekmag, etc. je n'ai pas publié.
Après mon départ d'Allibert, je me suis enfin consacré à l'écriture. Plus proche de l'âge de la retraite que du lycée, je retrouve les balbutiements et les émotions du "débutant" curieux de tout.
Tout est prétexte à l'écriture: un reportage sur la mission Sentinelle pour Libé, une fiche sur un village provençal pour Alpes Magazine, la traduction d'un livre de montagne et bien entendu un livre: roman, essai ou récit…